Retour au présentiel en 2024 : quel impact et comment le négocier ?

Démocratisé lors de la crise sanitaire, le télétravail, bien que vendu comme la panacée tant pour le salarié que pour l’employeur, ne fait plus l’unanimité. Pour autant, le retour au présentiel pur et dur est compliqué et pas sans impact sur les conditions de travail. En 2024, de nombreuses entreprises se demandent comment associer le retour au bureau et les bénéfices du télétravail. Fruit de nombreuses négociations employeurs/salariés, de nouvelles solutions semblent émerger.

Le 100% télétravail loin de faire l’unanimité

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Les bureaux vides sont un lointain souvenir

Lorsqu’on les interroge sur la répartition idéale de leur temps de travail, les salariés déclarent préférer travailler en moyenne 3 jours dans les locaux de leur employeur. Cette tendance est apparemment partagée par les entreprises, dont 87% des dirigeants œuvrent à réduire le 100% télétravail au profit d’une organisation hybride.

Cependant, ce compromis ne tend pas vers le retour au plein travail présentiel, une modalité non souhaitée par la moitié des salariés concernés. À moins qu’elle ne soit largement compensée par une augmentation de salaire, la prise en charge des frais de transport ou de déjeuner, le retour au travail 100% présentiel semble peu envisageable.

Une autre tendance émergente pourrait jouer en faveur de l’acceptation du retour au travail présentiel : la concentration du temps de travail sur 4 jours. Bien que cette pratique soit encore à ses balbutiements, elle séduit déjà les salariés. Selon un sondage d’envergure conduit au Royaume-Uni, 62% des répondants déclarent préférer renoncer au télétravail hybride sur 5 jours, au profit d’un travail 100% présentiel concentré sur 4 jours.

Mais comment aligner les besoins des employeurs et les demandes des salariés ? Parmi les solutions : la négociation du temps de travail et l’aménagement des bureaux.

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Le dialogue pour un retour au bureau réussi

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Mieux vaut négocier qu’imposer un retour au présentiel

Pour faciliter le retour au présentiel, les experts recommandent d’adopter une approche centrée sur l’humain, en impliquant activement les salariés dans le processus de transition. Avant toute chose, il est crucial de comprendre les raisons de leur réticence à revenir au bureau.

Le retour au présentiel est souvent vécu comme un irritant, car le télétravail est désormais considéré comme un acquis. De plus, les salariés craignent de perdre du temps dans les transports et de moins bien concilier vie professionnelle et vie privée. Ils ont aussi tendance à ne pas vouloir retourner au bureau dans des conditions inchangées. Selon une étude d’Owl Labs, 70% des collaborateurs craignent que l’employeur n’adapte pas leur lieu de travail ni leurs exigences vis-à-vis du travail hybride.

Pour dissiper ces craintes, il est essentiel d’écouter et de comprendre les préoccupations des salariés, par exemple en organisant des groupes de parole. Les salariés doivent pouvoir s’exprimer sur leur expérience du télétravail et leurs projections concernant le retour au bureau. Dans un second temps, impliquer les salariés dans certaines décisions peut leur donner une source de motivation supplémentaire. Cela signifie leur demander leur avis par rapport à l’organisation du travail, l’aménagement du bureau ou encore aux services que peut offrir le lieu de travail.

Aligner les attentes de la direction avec celles des salariés

Bien souvent, la question du retour au bureau est liée à la crainte de perte de productivité liée au télétravail. Les études concernant l’impact du télétravail sur la productivité varient, mais certaines montrent des baisses significatives. Par exemple, une enquête menée par le BCG et l’ANDRH a révélé que 22% des DRH ont constaté une diminution de la productivité due au télétravail​ (Metis)​. De plus, une analyse réalisée par l’Insee indique des effets contrastés du télétravail sur la productivité, avec des baisses observées dans certains contextes​ (Insee)​.

Il est donc crucial d’interroger la direction sur ses attentes quant à la fin du télétravail et de les aligner avec celles des salariés. L’objectif n’est pas de revenir à l’ancien mode de travail, mais plutôt de créer un environnement hybride qui maximise la productivité et le bien-être des employés.

Renégocier les accords de télétravail avec flexibilité

Si certains postes se prêtent plus que d’autres au travail à distance, il est parfois possible d’envisager du télétravail pour une partie seulement des tâches attachées à un poste lorsqu’elles peuvent être regroupées. Renégocier son accord de télétravail est l’occasion d’opter pour davantage de flexibilité selon les besoins métiers, et de s’affranchir du rythme hebdomadaire généralement imposé.

Repenser l’aménagement des bureaux

Pour encourager le retour au bureau, il est essentiel de démontrer son utilité aux salariés.

Le bureau n’est plus perçu simplement comme un lieu de travail, mais comme un lieu de collaboration et de socialisation. Les collaborateurs doivent pouvoir y partager un moment convivial car ils recherchent une véritable valeur ajoutée du bureau par rapport à leur domicile. Aussi, il est important de réaménager les locaux en s’inspirant des modèles du co-working, lesquels sont conçus pour attirer des freelances qui pourraient très bien travailler à domicile.

Offrir de nouveaux services pour attirer les salariés

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Les nouveaux modes d’organisation invitent à repenser l’aménagement de ses bureaux

Vous pouvez également offrir de nouveaux services afin de faciliter le retour au bureau des salariés. Une conciergerie d’entreprise, un service d’auto-partage, l’accès à des séances de sport ou de l’évènementiel d’entreprise peuvent être des moyens efficaces de donner envie aux salariés de revenir plus souvent sur site.

Assouplir les conditions de travail pour une transition en douceur

Le retour au bureau ne supprime pas le télétravail pour autant. Un statut hybride “distanciel-présentiel” peut suffire à motiver les salariés les plus réticents. D’autres solutions sont également envisageables pour faciliter la transition :

  • Semaine de travail condensée sur 4 jours.
  • Horaires plus souples en début ou en fin de journée.
  • Un ajustement individuel des horaires peut également les encourager. Les salariés qui habitent loin y trouveront leur compte et se sentiront considérés au sein de l’entreprise.

A lire également : Les 5 espaces de bureau essentiels pour une entreprise moderne

Le retour au présentiel en 2024 représente un défi majeur pour les entreprises, mais également une opportunité unique de repenser les modes de travail et de créer un environnement propice à l’épanouissement des salariés. La clé du succès réside dans une approche équilibrée et empathique, qui implique d’écouter et de comprendre les attentes des salariés, tout en alignant ces attentes avec celles de la direction.

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